A Thoughtful Approach to Sustainable Lavandin Plantations

4 December 2024

Alors que les précédentes semaines ont été consacrées au travail du sol, notamment au labour et au passage de herse, ainsi qu’aux semis de Lavande Fine pour les producteurs concernés, le mois de décembre marque le démarrage des plantations de Lavandins et de Lavandes Clonales. C’est donc l’occasion de présenter plus en détail cette étape clé et de faire un point sur l’état de la filière lavandicole.

Planting, a specialized skill for optimal quality

Contrairement à certaines idées reçues, le Lavandin ne se sème pas. Il se plante, car il s’agit d’un hybride naturel stérile. Sa reproduction n’est possible que par bouturage, tout comme celle des Lavandes Clonales, uniquement obtenues par reproduction végétative.

La plantation constitue une étape essentielle. Elle exige du temps et un savoir-faire précis afin d'assurer une qualité optimale pour les cultures à venir. Elle débute généralement en décembre et se termine au début du printemps.

Selon le matériel végétal choisi, la plantation varie. Certains producteurs utilisent des racines nues, méthode plus économique et rapide, mais sensible au dessèchement. D'autres privilégient les mini-mottes, dont la motte de terre protège les racines, facilitant ainsi la reprise. Cette option génère toutefois un coût et un volume légèrement supérieurs.

Les producteurs réalisent la plantation sur une ou plusieurs rangées, selon les besoins. La densité à l’hectare dépend de la variété, et l’écartement entre les rangs varie selon le matériel utilisé.

Du matériel adapté à une plantation semi-mécanisée
Les producteurs ont développé et amélioré le matériel au fil des ans pour l’adapter à toutes les tailles et types d’exploitations. La plantation reste semi-mécanisée : les producteurs insèrent les plants manuellement dans la machine, qui les met ensuite en terre. Une fois cette étape terminée, ils procèdent au roulage de la parcelle. Cette opération assure une bonne implantation des plants.

Des couverts végétaux inter-rangs pour protéger les jeunes plants
Quelques semaines après la plantation, les producteurs mettent en place des couverts végétaux inter-rangs. Ces couverts permettent de réduire la mortalité des plants liée au dépérissement à Stolbur, une maladie transmise par la cicadelle. Les essais réalisés par la SCA3P sur plusieurs années ont montré qu’un couvert de triticale, implanté en février et détruit à la fin de l’été, diminue de 50 % la mortalité pendant les deux premières années de culture. Cette protection s’explique par l’effet écran du couvert.

A Sustainable Planting Approach in a Challenging Market Context

Entre 2019 et 2022, l’offre en Lavandin a explosé. Les surfaces cultivées ont fortement augmenté dans plusieurs zones géographiques. Cette expansion a entraîné une surproduction, aggravée par une baisse de la demande. Résultat : certains opérateurs ont vendu à des prix très bas, inférieurs au coût de revient estimé à plus de 2 400 € par hectare (source : SCA3P et CRIEPPAM).

Des coûts de production lourds à porter
Pour une exploitation moyenne, cela représente un coût de 24 €/kg pour un rendement de 100 kg/ha. Ce chiffre descend à 22 €/kg si l'on intègre les aides. Ce calcul ne prend pas en compte l’amortissement du matériel ni la rémunération du producteur. Il repose sur une durée de vie de plantation estimée à 7 ans, bien que le dépérissement réduise cette longévité. Les frais de mise en culture pèsent sur la trésorerie dès le départ, représentant 22 % du coût de revient. C’est donc un investissement conséquent.

Mieux encadrer les surfaces pour préserver les exploitations
Dans ce contexte, il devient essentiel d’encadrer l’extension des surfaces plantées. Cela permet de préserver la trésorerie et d’assurer la pérennité des exploitations à moyen terme. Ignorer ce contexte et parier sur une reprise rapide de la demande pourrait mettre en péril l’ensemble de la filière. La maîtrise du renouvellement des plantations est indispensable pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande.

Blog - SCA3P

A Worrisome Future for Lavandin in Provence

Malgré un contexte toujours marqué par la surproduction, l’offre en Lavandin est redescendue légèrement en dessous du niveau de 2019. Moins de 23 000 hectares sont aujourd’hui cultivés. Cette baisse s’explique par l’arrachage massif constaté dans les zones historiques, avec un recul moyen de 10 % par an ces deux dernières années.

Le Plateau de Valensole, berceau de la lavandiculture, a perdu de sa superbe. Les champs de Lavandin, autrefois omniprésents dans ce paysage touristique, se raréfient.
Les contraintes techniques et économiques découragent les producteurs. La rentabilité a chuté, et la réduction des intrants impacte la qualité visuelle des parcelles.

Repenser la filière et sécuriser les revenus

Le renouvellement partiel des plantations reste pourtant nécessaire. Il permet de répondre à la demande à venir tout en tenant compte du cycle de vie de la plante et des contraintes techniques. La culture du Lavandin devient fragile à plusieurs niveaux : - sur le plan technique, en raison des ravageurs comme la cécidomyie et du climat irrégulier, - sur le plan économique et social, à cause des ventes à perte pratiquées par certains intermédiaires.

At SCA3P, we advocate for research and the establishment of multi-year contracts that guarantee fair compensation for producers, taking into account both market prices and production costs. These contracts aim to provide a more stable outlook for the future. The goal is to reduce volatility in the long term and break the recurring economic cycles that harm all stakeholders in turn. This year, once again, we have been able to rely on the support of our most loyal partners to strengthen, balance, and sustain commercial relationships.

La plantation ne constitue pas une simple étape technique. Dans le contexte actuel, elle soulève de nombreuses questions. La pluie et le retour d’une croissance soutenue sont attendus pour permettre aux jeunes plants de s’épanouir dans de bonnes conditions.

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